

Du désir, manié avec justesse,
nait la beauté
et la croissance de la beauté.
Du désir, manié avec justesse,
nait la lumière
et la puissance de la lumière.
La maitrise du désir, ce n'est pas sa répression, ni sa supposée suppression, mais au contraire sa satisfaction par le simple plaisir de désirer. Maitriser le désir, c'est l'élever, le raffiner pour qu'il soit satisfaisant en lui même. Il ne s'agit pas seulement d'être capable de le faire disparaitre parfois, en un instant, mais tout autant de le laisser croître autant que possible, sans éprouver de frustration quand il s'épuise de lui-même. Et c'est également à l'inverse savoir faire qu'il ne s'épuise pas au travers des satisfactions successives, dans l'instant comme sur des années.
Maitriser le désir, c'est en faire une source de joie et de don, et non une source de frustration et de violence.
Nous disons que nous ressentons du désir. Mais accepter ce raccourci est une source de confusion. Car le désir est en nous, indépendamment des situations durant lesquelles il agit. Ce n'est pas un phénomène extérieur qui est perçu. C'est au contraire notre attention qui s'oriente vers un désir qui nous habite, par association d'idées avec ce qui est perçu. Ou simplement, nous-même qui orientons notre attention vers nos désirs. Nous ressentons alors les réactions de notre corps (excitations) aux images (fantasmes) que nous ajoutons (intentionnalité) à nos perceptions. A partir de ce contact avec nos désirs, avec nous-même, il nous appartient d'orienter notre attention, pour modeler, approfondir, nuancer l'expression de notre désir. L'orientation intentionnelle de notre attention, nous permettra de vivre notre désir en adéquation avec la situation vécue.
D'une manière générale, considérer nos désirs (par l'observation de nos fantasmes) c'est gagner en connaissance de soi, car nos désirs sont une expression de nos valeurs, de nos frustrations, de nos espoirs, de nos besoins, de nos souffrances etc... Ils contiennent, implacablement, nos contradictions. Élever le désir, le raffiner, c'est observer nos propres contradictions et prendre des résolutions adéquates à leurs dépassements.

Créer un contexte qui permette
un transfert d'une réalité concrète
vers une réalité plus ample,
symbolique et mystique,
pour permettre aux protagonistes
de vivre un experience mystique.
Dans l'antiquité, les hiérogamies étaient des rituels, matérialisés par une rencontre amoureuse, mais dont la portée se voulait bien au-delà de la vie des officiants. Ceux-ci étaient alors investis de rôles mystiques qui leur permettaient de mettre en résonances les actes rituels auxquels ils se livraient et leurs aspirations profondes.
Une hiérogamie étant une cérémonie, elle aura la profondeur des émotions qui habitent ceux qui la vivent et auxquelles elle donne une possibilité d'expression. Il est nécessaire qu'elle s'inscrive dans un contexte qui permette un transfert d'une réalité concrète vers une réalité plus ample, symbolique et mystique, pour permettre aux protagonistes de vivre l'expérience de cette réalité mystique.
Recréer un tel rituel nécessite donc plusieurs conditions pour qu'il soit signifiant :
- Être chargé d'une émotion profonde qui cherche une forme d'expression, une aspiration profonde en relation avec notre propre représentation du sacré, qui porte bien au-delà de nos propres vies.
- Être inscrit dans un contexte qui permet une transposition de la réalité pratique vers une réalité mystique.
- Une attitude appropriée à ressentir cette réalité mystique et à ressentir la présence du sacré en soi et en l'autre.
- Et finalement des activités concrètes qui permettrons l'expression des aspirations profondes, dans l'attitude adéquate, pour produire l'expérience mystique recherchée.
Cela sera probablement précédée d'activités de mise en condition, et nécessairement suivie d'activités d'intégration de l'expérience vers le quotidien. Il me semble préférable de penser certaines des activés précédant et suivant la cérémonie comme des activités plus ou moins quotidiennes, ayant une certaine indépendance chronologique. Cela afin de donner plus de charge à la cérémonie quand elle aura lieu mais surtout pour qu'elle marque et accompagne le quotidien plus fortement. Cela me semble autant un soutien, face au monde tel qu'il est, qu'un soutien dans la recherche de cohérence.
D'où la nécessité de réponses cohérentes aux questions suivantes :
- Quelles émotions, quelles aspirations profondes, je cherche a manifester ?
- Qu'est ce qui pour moi est sacré ?
- Par quelle attitude je prends contact avec le sacré ?
- Par quelle attitude je prends contact avec le sacré en l'autre ?
- Par quelle sensations je vis l'expérience du sacré ? Qu'est ce qui est, pour moi, une expérience mystique ?
- Dans quel contexte s'inscrit cette cérémonie ? Et comment ce contexte donne de la valeur à cette cérémonie?
- Quelles activités concrètes, avant, pendant et après ?
Pour lire mes réponses : Hiérogamie, mes réponses
Pour vivre des orgasmes différents,
ne laissons pas notre attention
se focaliser sur les sensations
qui nous arrivent de notre sexe.
Orgasme : le plus haut point du plaisir sexuel. (Petit Larousse)
Orgasme : Degré le plus haut d'une excitation physiologique et spécialement de l'excitation sexuelle. (une encyclopédie Robert)
Notons en premier la différence importante entre ces deux propositions : l'une parle de plaisir et l'autre de physiologie. Dans l'expérience masculine la plus banale, ces deux phénomènes sont concomitants. Mais, comme nous allons franchement les différencier, il nous intéresse d'attribuer le mot "orgasme" à l'un des deux seulement. Nous choisissons le plaisir. L'aspect physiologique, nous l'intégrons à l'éjaculation, qui en est la fin naturelle.
Observons en premier le fonctionnement naturel d'une éjaculation : l'excitation sexuelle (physiologique) grandit pour produire, assez rapidement, une éjaculation, dont l'objectif naturel est la perpétuation de l'espèce.
La moitié de l'humanité, qui a la chance de vivre cette formidable expérience, peut observer que des sensations agréables augmentent en intensité durant le processus avant l'éjaculation, et diminuent beaucoup, disparaissent, ou parfois même deviennent désagréables, après. Conformément à la définition que nous avons choisie c'est le moment agréable d'intensité la plus forte que nous appelons orgasme.

Avant d'aller plus loin, proposons-nous un petit exercice à la portée de tous : respirons calmement en portant, autant que possible, notre attention à notre respiration. Maintenant, imaginons que l'air que nous respirons entre par une de nos mains pour rejoindre nos poumons durant l'inspiration, puis ressort par cette main durant l'expiration. Rapidement nous vivons, dans le bras et la main, des sensations nouvelles qui habituellement n'accompagnent pas la respiration. Nous savons que l'air ne passe pas à l'intérieur de nos bras, mais nous observons que c'est la façon dont nous dirigeons notre attention qui détermine les sensations vécues, et que celles-ci peuvent être très éloignées de la réalité physiologique qui a servi de point de départ.
Beaucoup de tentatives pour expliquer ce phénomène ont produit beaucoup de confusions, de croyances, et de complications dans la création d'exercices pratiques. Nous ne tenterons pas d'explication. L'observation du lien entre attention et sensations nous suffira pour vivre l'expérience d'orgasmes différents.

Ceci est un point important : pour vivre des orgasmes différents, nous ne laisserons pas notre attention se focaliser sur les sensations qui arrivent de notre sexe. Au contraire, nous dirigerons notre attention vers d'autres parties de notre corps. Les orgasmes les plus appréciés étant souvent ceux produits avec une attention à l'ensemble du corps, doublée d'une attention plus particulière à la colonne vertébrale.
Un peu d'entraînement sera nécessaire pour produire cette disposition de l'attention, avec assez d'aisance, afin de l'installer au sein de notre sexualité. Il nous sera facile de nous exercer, seuls, quelques minutes par jour : N'importe où, n'importe quand, portons notre attention à notre respiration, puis à différentes parties de notre corps en imaginant que de l'air entre et sort par ces endroits. Et pour finir, portons notre attention à notre colonne vertébrale, en imaginant que l'air entre par le bas de notre tronc, entre nos jambes, et sort par le haut de notre tête. Plus ces sensations nous seront accessibles, associées à la respiration, plus il nous sera facile de les reproduire à l'approche de l'orgasme, en utilisant la respiration. En proportion de notre maîtrise de cet exercice, nous vivrons des orgasmes dont l'intensité et le bien être qui en résulte, dépasseront de beaucoup l'expérience d'un orgasme durant lequel l'attention est prisonnière des sensations génitales.
En arrivant à cela nous avons beaucoup progressé, mais cela ne mérite pourtant pas le titre d'orgasmes multiples, dans la mesure où nous cherchons des orgasmes répétés qui ne soient pas espacés par des phases de baisse du désir et de l'érection.
Parlons maintenant de la rétention. Nous appelons rétention le fait d'approcher de l'éjaculation sans éjaculer. Cette pratique nous intéresse car elle permet d'augmenter l'intensité des sensations vécues.
En poussant à l'extrême le réflexe par lequel nous nous retenons d'uriner de façon inopportune, il est possible de retenir l'éjaculation.
Par une contraction puissante et globale des muscles du périnée, il est possible de garder contractés les muscles qui produisent l'éjaculation et donc de la stopper. La contraction volontaire est très facilement accessible. Mais elle rend difficile de profiter pleinement des sensations agréables, elle rend difficile de porter l'attention sur le reste du corps, car beaucoup d'attention est nécessaire pour produire cette contraction forte, et elle limite beaucoup l'ampleur de la respiration. De plus elle peut entraîner des crampes... Cette pratique mérite pourtant d'être expérimentée car elle peut produire beaucoup par rapport au plaisir féminin...

En théorie, il est possible de stopper les contractions musculaires qui donnent lieu à l'éjaculation, tout en gardant mobiles les autres muscle du périnée. Ainsi les jeux érotiques pourraient être prolongés à volonté sans interruptions. Cet exercice sera plus difficile à produire que de bouger seulement une phalange sur un seul doigt et en contradiction avec les mouvements du reste de la main. Il paraît que certains pratiquants taoïstes réussissaient cela... Heureusement cette maîtrise n'est pas nécessaire pour aboutir à des résultats importants.
C'est par l'immobilité décontractée, du bassin et du périnée, qu'il nous sera le plus facile de stopper le phénomène de l'éjaculation tout en permettant de diriger facilement l'attention, et donc les sensations, dans tout le corps. Chaque approche de l'orgasme amplifiera les sensations vécues. Elles permettront donc d'atteindre régulièrement de nouveaux sommets de plaisir, mais rendront chaque fois plus délicat de ne pas produire l'éjaculation. Pour beaucoup d'entre nous, il sera nécessaire, au début, de demander à notre partenaire une immobilité égale à la notre.
Parfois, les sensations qui précèdent l'éjaculation ne sont pas bien identifiées, ou pas clairement ressenties, et la rétention commence trop tard. Dans cette situation, il arrive que le sperme se répande dans le système urinaire, sans produire de sensations importantes. Les suites physiologiques sont celles habituelles : perte d'érection et de désirs, et sans conséquence pour la santé. Ce phénomène peut être observable en tant que trouble laiteux dans les urines qui suivent de près cette éjaculation interne.
Si l'orgasme physiologique est approché d'assez près, sans être atteint, et si les sensations sont efficacement distribuées dans le corps, il en résulte un plaisir puissant, accompagné d'émotions puissantes, et accompagné d'un recul de la sensation d'imminence de l'éjaculation, qui permet de prolonger les jeux érotiques. Ce sont ces moments de plaisir intense, répétés sans perte de désir et sans perte d'érection, que nous appelons orgasmes multiples masculins.
Ces techniques d'amplification des sensations amplifient également les émotions, bonnes ou mauvaises. Et nous allons prendre goût à ces émotions fortes, autant qu'aux plaisirs intenses. Aussi, il est important de veiller à la qualité humaine de l'expérience que nous développons. La poursuite de plaisirs forts devient une erreur si elle ne nous mène pas, nous et nos partenaires, vers le bonheur. Le plaisir et le bonheur ne sont pas les mêmes choses...
Une question reste en suspens : Après plusieurs orgasmes déjà intenses, cela apporte-t-il un plaisir supérieur de s'abandonner, sans retenue, dans un orgasme global et physiologiquement abouti ? Parfois j'en ai envie, parfois je suis déjà profondément apaisé. Mais il y a tant de variété de plaisir dans ces expériences qu'il m'est impossible de dire si les uns sont supérieurs aux autres.
La plupart des livres spécialisés, reproductions plus ou moins fidèles de très anciens documents, ne répondent pas à cette question, car ils considèrent comme opposés l'orgasme physiologique et l'orgasme global. Mais les raisons en sont discutables. Presque toujours, les exercices utilisés pour réorienter l'attention sont basés sur la rétention et, dans ce cas, c'est finalement l'entrainement lui-même qui oppose les deux phénomènes. Une autre raison est d'accumuler une énergie dans le corps qui serait conservée lors de la rétention ou gaspillée par l'éjaculation. Mais nous savons aujourd'hui que le corps, pour son bon fonctionnement, se renouvelle en permanence en s'adaptant à l'expérience vécue et n'accumule qu'en apparence. Seule l'expérience s'accumule par la répétition de l'exercice, car le corps se spécialise, mais dans ce cas le renouvellement physiologique est d'autant plus rapide. Quant au relâchement qui suit l'éjaculation, ou l'orgasme, il me semble qu'il faut l'attribuer plutôt au relâchement physiologique profond et global qui les accompagne, au relâchement momentané de tensions profondes, et souvent aussi à une fatigue accumulée importante (halte aux sonneries de réveil).
Des orgasmes physiologiques trop fréquents produisent de la fatigue et des tensions. Les symptômes les plus fréquents, immédiatement après l'éjaculation, sont : maux de tête et, ou, maux de dents, nausée, dégoût... Des symptômes plus généraux sont l'insomnie malgrés la fatigue, des difficultés d'érection... Un corps en bonne santé gère simplement sa fatigue. C'est-à-dire qu'il faut le forcer pour le dérégler, et continuer à le forcer pour le maintenir déréglé...
Des orgasmes globaux trop fréquents, ou trop poussés, peuvent produire, une désorientation émotive durable, de la dépression, du désintérêt pour toutes autres activités...
Vers la communion
entre les amants
Pour une bonne communication
entre les amants
Pour une communication
minimum entre les amants
Ce ne sont pas
des savoir-faire techniques,
ni des performances,
qui seront évalués
mais des thèmes humains
de communication, de liberté,
de conscience...