Intime et sacré

Une recherche partagée de transcendance
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Réflexions
L'écoute

Bien sûr, nous parlons d'une écoute
qui n'est pas essentiellement
basée sur l'ouïe. 
Nous parlons d'une disposition 
à être présent et attentif 
à son partenaire comme à soi-même.

Beaucoup de partenaires stagnent, se lassent et s'éloignent par manque d'écoute.

Il ne serait pas adéquate de devenir observateur, ni à l'affût des réactions de l'autre. Il sera adéquate de porter une attention légère à nos sens, autant que possible sans être principalement tourné vers notre partenaire, mais plutôt à la recherche d'un équilibre entre les sensations venant de l'intérieur et celles venant de l'extérieur. 

C'est cet équilibre entre intérieur et extérieur qui est à la base des expériences de communion. Quand l'attention est soutenue sans être tournée vers l'intérieur ni l'extérieur, la sensation de limite entre intérieur et extérieur tend à disparaître. 

C'est en dirigeant notre attention à la fois vers nos perceptions intérieures et nos sens extérieurs que nous serons dans une écoute harmonieuse. 

Si, par moment, nous nous surprennons à réfléchir à d'autres choses ou à utiliser notre imagination pour accentuer les sensations, reportons simplement notre attention à nos sens. Si nous sommes envahi par nos émotions, peut-être est-ce un moment adéquate pour les observer, sinon, reportons notre attention à nos sens, à ce que notre corps est réellement en train de vivre avec notre partenaire.

Écoutons nous, nous et nos partenaires. Rien n'est jamais exactement comme la fois précédente, rien n'est jamais complètement différent non plus. Ainsi l'écoute nous permet de vivre de la nouveauté au sein des répétitions et de transformer ces répétitions en processus, en découvertes et en apprentissage permanent

Nous ne sommes jamais exactement pareil qu'avant, et c'est d'autant plus vrai si notre capacité d'attention augmente au fil du temps. L'écoute nous permet de ressentir différemment chaque nouvelle rencontre et ainsi de laisser naitre en nous des réactions à la fois nouvelles et toujours en relation avec l'instant  présent.

Ainsi l'écoute nous permet d'amplifier et de valoriser les changements qui s'opèrent, en nous et chez nos partenaires, et de les partager avec nos partenaires. 

Sans survaloriser chaque détail, n'omettons pas d'accueillir et de témoigner de la nouveauté, par un sourire, un geste, un mot ou plusieurs. Parfois dans l'instant, parfois avec un peu de recul. 
Accueillir et témoigner de la nouveauté l'amplifie. Cela nous permet d'en profiter d'avantage, d'amplifier la communication intime, de nous valoriser, de nous encourager, de nous découvrir, nous et nos partenaires.
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Témoignages
Ma voie
Je cherche à témoigner ici
de ce que je vis d'intime
durant des rencontres
avec des personnes,
cet état particulier
profondément humain,
doux et tendre,
qui change la vision
du monde de ceux qui
le vivent et auquel
je me réfère pour
conduire ma vie,
même si je ne sais pas
le vivre à chaque instant.

Je cherche à réconcilier les personnes avec leurs corps, avec leurs vies, avec la vie, à extraire de leurs corps les pollutions inhumaines du passé, que vais-je faire quand enfin j'y arrive ?

Quand une personne, dont le corps n'est pas parfaitement beau, renoue enfin avec le plaisir sain de se montrer nue, quand elle éprouve la sensation perdue depuis longtemps d'être belle, quand elle peut enfin lâcher la nécessité de se cacher en permanence, quand sur son corps elle attend une caresse pour se sentir aimée par quelqu'un, au point que, parfois, elle en pleure, que vais-je faire ? Être blasé ? Lui faire sentir que sa beauté fragile dérange ou fait peur ? Lui faire sentir qu'elle s'est encore trompée d'adresse et qu'elle ferait mieux d'aller se faire voir ailleurs ? Je me sentirais inhumain et hypocrite. Je préfère accueillir tout ce qu'elle me donne dans ce moment-là, et les caresses dont elle a besoin je les lui donne, et ses pleurs je les écoute.

Je préfère prendre le risque de perdre de vue la limite de la relation, de ressentir mes propres besoins et frustrations auxquels elle ne peut répondre. Peu à peu, j'ai appris à vivre en intimité forte et à ne pas confondre la réalité, ce qu'une personne me donne, avec mon imagination, ce qu'elle ne me donne pas. Aujourd'hui je ressens comme réel et vital ce qu'elle me donne. Et tant pis si, parfois, je mets plusieurs jours à m'en remettre, car l'accueillir peut être un moment unique dans nos vies, un changement de regard sur elle et sur le monde, un espoir concret de vivre à nouveau cette liberté, une motivation pour conduire sa vie en suivant sa propre beauté, sa propre humanité, une réconciliation profonde avec une partie d'elle-même qui n'a, peut-être, aucun autre espace d'expression dans sa vie actuelle.

Je ne cherche pas à nommer, ou définir, ces expériences. Je cherche le beau en moi et en l'Autre.

Je parcours un chemin sans souci du temps, des conventions et des morales, mais avec respect, amour et vérité, pour les personnes qui partagent ma quête. Dans ce parcours, j'investis mon corps à la recherche de leurs beautés concrètes et vivantes, de la confiance vécue, partagée et apaisante, du sentiment de découverte de Moi et de l'Autre.

De plus, prendre soin d'une personne, rencontrer son corps et son plaisir sont pour moi des plaisirs. L'écouter, partager avec elle, lui répondre sincèrement, sont pour moi des moyens de découvertes, de trouver avec elle, des points de vues humains que je ne trouve pas toujours pour moi seul.

Je ne retiens pas ma tendresse envers une personne qui en cherche, ni mes gestes, ni mon corps. Cela ne me semblerait pas décent ! Par exemple : La tendresse que ma fille m'enseigne, ne dois-je pas la partager avec tous ? Le meilleur de moi-même, qui s'améliore auprès de chacun, ne dois-je pas le partager avec tous ? Ou devrais-je répondre sans cesse : "Tu n'es pas ma fille. Tu n'es pas mon frère. Tu n'es pas ma mère. Tu n'es pas mon ami. Tu n'es pas ma femme. Tu n'es même pas mon voisin !" Ou encore : "Tu ne mérites pas mon regard heureux. Tu ne mérites pas mes caresses chaleureuses. Tu ne mérites pas mes mots réconfortants. Tu ne mérites pas mon plaisir sincère !"

Quelle est la limite de tout cela ? Et quel en est le sens ? Le sens est, bien sûr, de grandir, d'être heureux, utile et libre, d'aider l'autre dans sa recherche de liberté, dans sa recherche de beauté et d'identité. C'est là aussi la limite. Si nous ne grandissons pas au moment de chaque rencontre, si nous ne sommes plus en contact avec le beau, avec le respectueux, alors nous avons perdu le sens, nous perdons notre temps et notre âme !

C'est vrai que nous ne savons pas grand-chose l'un de l'autre, rien de nos passés, rien de nos familles, ni même nos noms parfois ! Mais nos vies, nous les connaissons ! Si nos vies ne sont pas nos passés, ou nos familles, ou notre travail, si nos vies sont sa présence intense et la mienne, alors nous nous connaissons comme peu de personnes se connaissent. Et je crois que ce qui nous rend libres et bienheureux en cet instant, c'est cela, l'expression simple de nos vies, cette recherche de communion.

Il existe un certain regard qui amène une très grande beauté à la personne regardée, une beauté réellement vécue, passant par le corps, et pas seulement une beauté intérieure, une beauté de la relation ou une esthétique du geste.

Avec un certain regard, il est possible de percevoir une "lumière" qui émane d'une personne. Lumière n'a pas ici un sens scientifique. Pas de luminescence, pas de couleur, pas d'aura, simplement la "sensation" que c'est une lumière alors qu'aucune forme de luminosité ne change. Et cela émane de toutes les parties de son corps et peut être expérimenté lors de la sexualité ou des massages, et les personnes qui sont vues ainsi témoignent que cela les soigne, qu'elles sentent quand ça commence, et qu'elles se sentent belles et, ou, immenses. Et cela me soigne aussi. Il y a là une beauté réelle de la personne. Tous les êtres humains sont réellement beaux, beaux "transcendants", beaux "permanents".

Cela a à voir avec une reconnaissance du fragile et du sacré de l'être humain présent. Avec le pardon, la volonté de lui pardonner TOUT ce qu'il a vécu, fait et subi, qui le fait souffrir. Que toutes ses faiblesses soient pardonnées par moi, maintenant.

Pour ma part je reste immobile pour chercher cela, puis je laisse mes mains, ou "ma sexualité", à nouveau bouger et faire "ce qu'il me semble bon de faire" et cela nous soigne de choses que, parfois, nous ne savions même plus être des blessures. Il y a un apaisement de guérison sans équivalent pour les deux partenaires. Partenaires car avec un peu de temps l'autre personne accède en général à ce regard. Et la beauté est, sans contexte, sans justification, mais vécue.

Quoi qu'il arrive dans cet état, les deux personnes en ressortent extrêmement libres et paisibles. Dans cet état, il m'importe peu que ce soit un homme ou une femme, mais je parle de l'amour à travers son corps, même s'il va bien au-delà ! Son corps, nos corps, son plaisir, nos plaisirs, des caresses pour son corps, tout cela, au travers de ce regard est précieux car cela change la vie au-delà du moment partagé.

Pour moi, aider au réveil d'un être humain à sa propre humanité, à sa beauté, vaut tout l'or du monde, c'est le plus beau voyage. C'est mon sens, c'est mon action dans ce monde, c'est ma source de progrès, c'est ma propre humanité qui s'exprime. J'accepte de me sentir déboussolé, de trébucher, de n'être compris que par quelques rares personnes. Ce que je réussis à donner par ces rencontres n'a pas de sens dans le monde matérialiste, cela se situe dans le monde humain, libre et vrai, et ne peut être vu correctement que depuis cet emplacement.


~o~o~o~o~o~o~o~o~


Au-delà des anecdotes, toi et moi ne suivons-nous pas cette voie ? N'avons-nous pas l'espoir de rencontrer l'humain de l'autre ? N'avons-nous jamais eu peur de l'autre puis dépassé cette peur ? N'éprouvons-nous jamais l'immensité de l'intimité et son sens profond à chaque fois renouvelé ? Ne sommes-nous pas en chemin pour nous découvrir chaque fois plus, pour guérir et pour affirmer notre humanité profonde ?

N'est-ce pas dans l'instant que s'exprime le sens d'une relation ?

Si tu as déjà ressenti la paix que nous partageons dans ces moments-là, si tu as ressenti cette bienveillance que nous pouvons partager, crois-tu que nous réussirons à porter sur d'autres ce regard, à partager avec eux ce ressenti ? Avec nos voisins ? Avec tous les habitants de cette planète ? Crois-tu qu'eux aussi puissent le vivre ? Crois-tu que tous puissent le partager au quotidien ?

C'est cela la paix ! Dans ces moments nos vies ont valeur d'expérience !

Je ne refuse pas d'Aimer, ni d'Être Aimé. Parfois une heure, parfois des années, l'être humain est éternel !

Que les dieux te donnent ce que je ne sais pas donner aujourd'hui.

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Auto-connaissance
La maitrise du désir

Du désir, manié avec justesse,
nait la beauté
et la croissance de la beauté.
Du désir, manié avec justesse,
nait la lumière 
et la puissance de la lumière.

La maitrise du désir, ce n'est pas sa répression, ni sa supposée suppression, mais au contraire sa satisfaction par le simple plaisir de désirer. Maitriser le désir, c'est l'élever, le raffiner pour qu'il soit satisfaisant en lui même. Il ne s'agit pas seulement d'être capable de le faire disparaitre parfois, en un instant, mais tout autant de le laisser croître autant que possible, sans éprouver de frustration quand il s'épuise de lui-même. Et c'est également à l'inverse savoir faire qu'il ne s'épuise pas au travers des satisfactions successives, dans l'instant comme sur des années.

Maitriser le désir, c'est en faire une source de joie et de don, et non une source de frustration et de violence.

Nous disons que nous ressentons du désir. Mais accepter ce raccourci est une source de confusion. Car le désir est en nous, indépendamment des situations durant lesquelles il agit. Ce n'est pas un phénomène extérieur qui est perçu. C'est au contraire notre attention qui s'oriente vers un désir qui nous habite, par association d'idées avec ce qui est perçu. Ou simplement, nous-même qui orientons notre attention vers nos désirs. Nous ressentons alors les réactions de notre corps (excitations) aux images (fantasmes) que nous ajoutons (intentionnalité) à nos perceptions. A partir de ce contact avec nos désirs, avec nous-même, il nous appartient d'orienter notre attention, pour modeler, approfondir, nuancer l'expression de notre désir. L'orientation intentionnelle de notre attention, nous permettra de vivre notre désir en adéquation avec la situation vécue.

D'une manière générale, considérer nos désirs (par l'observation de nos fantasmes) c'est gagner en connaissance de soi, car nos désirs sont une expression de nos valeurs, de nos frustrations, de nos espoirs, de nos besoins, de nos souffrances etc... Ils contiennent, implacablement, nos contradictions. Élever le désir, le raffiner, c'est observer nos propres contradictions et prendre des résolutions adéquates à leurs dépassements.

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Auto-connaissance
Pour une hiérogamie personnelle et actuelle

Créer un contexte qui permette 
un transfert d'une réalité concrète 
vers une réalité plus ample,
symbolique et mystique,
pour permettre aux protagonistes
de vivre un experience mystique.

A lire avant : L'érotisme pour vivre le sacré

Dans l'antiquité, les hiérogamies étaient des rituels, matérialisés par une rencontre amoureuse, mais dont la portée se voulait bien au-delà de la vie des officiants. Ceux-ci étaient alors investis de rôles mystiques qui leur permettaient de mettre en résonances les actes rituels auxquels ils se livraient et leurs aspirations profondes.

Une hiérogamie étant une cérémonie, elle aura la profondeur des émotions qui habitent ceux qui la vivent et auxquelles elle donne une possibilité d'expression. Il est nécessaire qu'elle s'inscrive dans un contexte qui permette un transfert d'une réalité concrète vers une réalité plus ample, symbolique et mystique, pour permettre aux  protagonistes de vivre l'expérience de cette réalité mystique.

Recréer un tel rituel nécessite donc plusieurs conditions pour qu'il soit signifiant :

- Être chargé d'une émotion profonde qui cherche une forme d'expression, une aspiration profonde en relation avec notre propre représentation du sacré, qui porte bien au-delà de nos propres vies.

- Être inscrit dans un contexte qui permet une transposition de la réalité pratique vers une réalité mystique.

- Une attitude appropriée à ressentir cette réalité mystique et à ressentir la présence du sacré en soi et en l'autre.

- Et finalement des  activités concrètes qui permettrons l'expression des aspirations profondes, dans l'attitude adéquate, pour produire l'expérience mystique recherchée.


Cela sera probablement précédée d'activités de mise en condition, et nécessairement suivie d'activités d'intégration de l'expérience vers le quotidien. Il me semble préférable de penser certaines des activés précédant et suivant la cérémonie comme des activités plus ou moins quotidiennes, ayant une certaine indépendance chronologique. Cela afin de donner plus de charge à la cérémonie quand elle aura lieu mais surtout pour qu'elle marque et accompagne le quotidien plus fortement. Cela me semble autant un soutien, face au monde tel qu'il est, qu'un soutien dans la recherche de cohérence.


D'où la nécessité de réponses cohérentes aux questions suivantes :

- Quelles émotions, quelles aspirations profondes, je cherche a manifester ?

- Qu'est ce qui pour moi est sacré ?

- Par quelle attitude je prends contact avec le sacré ?

- Par quelle attitude je prends contact avec le sacré en l'autre ?

- Par quelle sensations je vis l'expérience du sacré ? Qu'est ce qui est, pour moi, une expérience mystique ?

- Dans quel contexte s'inscrit cette cérémonie ? Et comment ce contexte donne de la valeur à cette cérémonie?

- Quelles activités concrètes, avant, pendant et après ?

Pour lire mes réponses : Hiérogamie, mes réponses
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Réflexions
Spirituel ?

Donner sincèrement
de manière détachée
est la seule forme
d'expression valable
de la spiritualité.

Le reste est au mieux
une recherche.

Nous sommes tellement matérialistes que nous cherchons le spirituel dans le matériel : lieux spirituels, objets spirituels, actes spirituels. Mais le spirituel habite le monde de l'esprit. Heureusement ce monde est présent en permanence !

Les rencontres, les techniques, l'énergie vitale, les plaisirs, même les différents états de conscience, toutes ces choses que nous pouvons vivre, ne sont pas d'essence spirituelle (même si elles peuvent nous aider dans nos recherches vers des actions constructrices), elles font partie de la physique, de la biologie et de la psychologie appliquée.

Ainsi, pour avoir une vie spirituelle, il nous suffit de nous demander pourquoi nous faisons les choses, dans quel état d'esprit. Et celui qui veut améliorer sa spiritualité sera obligé d'améliorer le sens de ses actes. Bien sûr certains états d'esprit seront à abandonner et d'autres à créer. Et, en conséquence, certains actes ne seront plus justifiés et d'autres seront nécessaires et cela sera souvent difficile !

L'esprit naît de la cohérence : penser, sentir et agir dans une même direction. L'esprit se dévellope par le choix d'une direction valable. Une vie spirituelle est une vie cohérente, c'est à dire que nous choisissons l'orientation de nos actes et de notre temps en fonction de nos valeurs les plus profondes...

Conscients de cela, nous pouvons vivre l'érotisme en cherchant plus que l'amélioration du plaisir physique et l'approfondissement de l'intimité humaine. Nous pouvons chercher et aboutir à quelque chose de plus profond.


« Ce n'est point la réalité physique du sexe, à vrai dire, qui intéresse la symbolique, c'est la signification dont le sexe est affecté dans l'imagination des peuples. [...] Le sexe indique non seulement la dualité de l'être, mais sa bipolarité et sa tension interne. Quant à l'union sexuelle, elle symbolise la recherche de l'unité, l'apaisement de la tension, la réalisation plénière de l'être. »  Extrait du « Dictionnaire des symboles » (Jean Chevalier & Alain Gheerbrant).

« Dans son acception la plus sublime, l'acte sexuel nous renvoie à notre propre genèse ; il transcende la simple satisfaction de nos besoins vitaux pour nous révéler notre nature spirituelle en nous faisant participer à la création du monde; symbole absolu des origines de la vie, il devient quête spirituelle et revêt dès lors un caractère aussi sacré que n'importe quel rite liturgique ou autre rituel religieux. » Extrait de « Zen Sexe » (Sudo Philip Toshio).

A lire aussi : L'érotisme pour vivre le sacré
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Auto-connaissance
Orgasmes multiples masculins

Pour vivre des orgasmes différents,
ne laissons pas notre attention
se focaliser sur les sensations
qui nous arrivent de notre sexe.

Orgasme : le plus haut point du plaisir sexuel. (Petit Larousse)

Orgasme : Degré le plus haut d'une excitation physiologique et spécialement de l'excitation sexuelle. (une encyclopédie Robert)

Notons en premier la différence importante entre ces deux propositions : l'une parle de plaisir et l'autre de physiologie. Dans l'expérience masculine la plus banale, ces deux phénomènes sont concomitants. Mais, comme nous allons franchement les différencier, il nous intéresse d'attribuer le mot "orgasme" à l'un des deux seulement. Nous choisissons le plaisir. L'aspect physiologique, nous l'intégrons à l'éjaculation, qui en est la fin naturelle.

Observons en premier le fonctionnement naturel d'une éjaculation : l'excitation sexuelle (physiologique) grandit pour produire, assez rapidement, une éjaculation, dont l'objectif naturel est la perpétuation de l'espèce.

La moitié de l'humanité, qui a la chance de vivre cette formidable expérience, peut observer que des sensations agréables augmentent en intensité durant le processus avant l'éjaculation, et diminuent beaucoup, disparaissent, ou parfois même deviennent désagréables, après. Conformément à la définition que nous avons choisie c'est le moment agréable d'intensité la plus forte que nous appelons orgasme.

Avant d'aller plus loin, proposons-nous un petit exercice à la portée de tous : respirons calmement en portant, autant que possible, notre attention à notre respiration. Maintenant, imaginons que l'air que nous respirons entre par une de nos mains pour rejoindre nos poumons durant l'inspiration, puis ressort par cette main durant l'expiration. Rapidement nous vivons, dans le bras et la main, des sensations nouvelles qui habituellement n'accompagnent pas la respiration. Nous savons que l'air ne passe pas à l'intérieur de nos bras, mais nous observons que c'est la façon dont nous dirigeons notre attention qui détermine les sensations vécues, et que celles-ci peuvent être très éloignées de la réalité physiologique qui a servi de point de départ.

Beaucoup de tentatives pour expliquer ce phénomène ont produit beaucoup de confusions, de croyances, et de complications dans la création d'exercices pratiques. Nous ne tenterons pas d'explication. L'observation du lien entre attention et sensations nous suffira pour vivre l'expérience d'orgasmes différents.

Ceci est un point important : pour vivre des orgasmes différents, nous ne laisserons pas notre attention se focaliser sur les sensations qui arrivent de notre sexe. Au contraire, nous dirigerons notre attention vers d'autres parties de notre corps. Les orgasmes les plus appréciés étant souvent ceux produits avec une attention à l'ensemble du corps, doublée d'une attention plus particulière à la colonne vertébrale.

Un peu d'entraînement sera nécessaire pour produire cette disposition de l'attention, avec assez d'aisance, afin de l'installer au sein de notre sexualité. Il nous sera facile de nous exercer, seuls, quelques minutes par jour : N'importe où, n'importe quand, portons notre attention  à notre respiration, puis à différentes parties de notre corps en imaginant que de l'air entre et sort par ces endroits. Et pour finir, portons notre attention à notre colonne vertébrale, en imaginant que l'air entre par le bas de notre tronc, entre nos jambes, et sort par le haut de notre tête. Plus ces sensations nous seront accessibles, associées à la respiration, plus il nous sera facile de les reproduire à l'approche de l'orgasme, en utilisant la respiration. En proportion de notre maîtrise de cet exercice, nous vivrons des orgasmes dont l'intensité et le bien être qui en résulte, dépasseront de beaucoup l'expérience d'un orgasme durant lequel l'attention est prisonnière des sensations génitales.

En arrivant à cela nous avons beaucoup progressé, mais cela ne mérite pourtant pas le titre d'orgasmes multiples, dans la mesure où nous cherchons des orgasmes répétés qui ne soient pas espacés par des phases de baisse du désir et de l'érection.

Parlons maintenant de la rétention. Nous appelons rétention le fait d'approcher de l'éjaculation sans éjaculer. Cette pratique nous intéresse car elle permet d'augmenter l'intensité des sensations vécues.

En poussant à l'extrême le réflexe par lequel nous nous retenons d'uriner de façon inopportune, il est possible de retenir l'éjaculation.

Par une contraction puissante et globale des muscles du périnée, il est possible de garder contractés les muscles qui produisent l'éjaculation et donc de la stopper. La contraction volontaire est très facilement accessible. Mais elle rend difficile de profiter pleinement des sensations agréables, elle rend difficile de porter l'attention sur le reste du corps, car beaucoup d'attention est nécessaire pour produire cette contraction forte, et elle limite beaucoup l'ampleur de la respiration. De plus elle peut entraîner des crampes... Cette pratique mérite pourtant d'être expérimentée car elle peut produire beaucoup par rapport au plaisir féminin...

En théorie, il est possible de stopper les contractions musculaires qui donnent lieu à l'éjaculation, tout en gardant mobiles les autres muscle du périnée. Ainsi les jeux érotiques pourraient être prolongés à volonté sans interruptions. Cet exercice sera plus difficile à produire que de bouger seulement une phalange sur un seul doigt et en contradiction avec les mouvements du reste de la main. Il paraît que certains pratiquants taoïstes réussissaient cela... Heureusement cette maîtrise n'est pas nécessaire pour aboutir à des résultats importants.

C'est par l'immobilité décontractée, du bassin et du périnée, qu'il nous sera le plus facile de stopper le phénomène de l'éjaculation tout en permettant de diriger facilement l'attention, et donc les sensations, dans tout le corps. Chaque approche de l'orgasme amplifiera les sensations vécues. Elles permettront donc d'atteindre régulièrement de nouveaux sommets de plaisir, mais rendront chaque fois plus délicat de ne pas produire l'éjaculation. Pour beaucoup d'entre nous, il sera nécessaire, au début, de demander à notre partenaire une immobilité égale à la notre.

Parfois, les sensations qui précèdent l'éjaculation ne sont pas bien identifiées, ou pas clairement ressenties, et la rétention commence trop tard. Dans cette situation, il arrive que le sperme se répande dans le système urinaire, sans produire de sensations importantes. Les suites physiologiques sont celles habituelles : perte d'érection et de désirs, et sans conséquence pour la santé. Ce phénomène peut être observable en tant que trouble laiteux dans les urines qui suivent de près cette éjaculation interne.

Si l'orgasme physiologique est approché d'assez près, sans être atteint, et si les sensations sont efficacement distribuées dans le corps, il en résulte un plaisir puissant, accompagné d'émotions puissantes, et accompagné d'un recul de la sensation d'imminence de l'éjaculation, qui permet de prolonger les jeux érotiques. Ce sont ces moments de plaisir intense, répétés sans perte de désir et sans perte d'érection, que nous appelons orgasmes multiples masculins.

Ces techniques d'amplification des sensations amplifient également les émotions, bonnes ou mauvaises. Et nous allons prendre goût à ces émotions fortes, autant qu'aux plaisirs intenses. Aussi, il est important de veiller à la qualité humaine de l'expérience que nous développons. La poursuite de plaisirs forts devient une erreur si elle ne nous mène pas, nous et nos partenaires, vers le bonheur. Le plaisir et le bonheur ne sont pas les mêmes choses...

Une question reste en suspens : Après plusieurs orgasmes déjà intenses, cela apporte-t-il un plaisir supérieur de s'abandonner, sans retenue, dans un orgasme global et physiologiquement abouti ? Parfois j'en ai envie, parfois je suis déjà profondément apaisé. Mais il y a tant de variété de plaisir dans ces expériences qu'il m'est impossible de dire si les uns sont supérieurs aux autres.

La plupart des livres spécialisés, reproductions plus ou moins fidèles de très anciens documents, ne répondent pas à cette question, car ils considèrent comme opposés l'orgasme physiologique et l'orgasme global. Mais les raisons en sont discutables. Presque toujours, les exercices utilisés pour réorienter l'attention sont basés sur la rétention et, dans ce cas, c'est finalement l'entrainement lui-même qui oppose les deux phénomènes. Une autre raison est d'accumuler une énergie dans le corps qui serait conservée lors de la rétention ou gaspillée par l'éjaculation. Mais nous savons aujourd'hui que le corps, pour son bon fonctionnement, se renouvelle en permanence en s'adaptant à l'expérience vécue et n'accumule qu'en apparence. Seule l'expérience s'accumule par la répétition de l'exercice, car le corps se spécialise, mais dans ce cas le renouvellement physiologique est d'autant plus rapide. Quant au relâchement qui suit l'éjaculation, ou l'orgasme, il me semble qu'il faut l'attribuer plutôt au relâchement physiologique profond et global qui les accompagne, au relâchement momentané de tensions profondes, et souvent aussi à une fatigue accumulée importante (halte aux sonneries de réveil).

Des orgasmes physiologiques trop fréquents produisent de la fatigue et des tensions. Les symptômes les plus fréquents, immédiatement après l'éjaculation, sont : maux de tête et, ou, maux de dents, nausée, dégoût... Des symptômes plus généraux sont l'insomnie malgrés la fatigue, des difficultés d'érection... Un corps en bonne santé gère simplement sa fatigue. C'est-à-dire qu'il faut le forcer pour le dérégler, et continuer à le forcer pour le maintenir déréglé...

Des orgasmes globaux trop fréquents, ou trop poussés, peuvent produire, une désorientation émotive durable, de la dépression, du désintérêt pour toutes autres activités...

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Réflexions
Massages érotiques

Des massages durant lesquels
l'énergie sexuelle
tient une place importante.

Ils ont pour objectif
d'accompagner une personne
à la découverte de son corps
et, ou,
d'apaiser des tensions
liées à l'érotisme.

Ce qui est proposé ici, est une forme particulière de massage sensuel. C'est avant tout  une communication humaine, le masseur est disponible et à l'écoute du massé. Là encore, rien n'est certain, aucune technique ne provoquera assurément une intimité suffisante au développement d'un érotisme heureux. (cf : massages sensuels)

Peu de femmes, peu d'hommes, ont osé explorer leur corps ou celui d'autres. Peu ont osé une recherche de connaissances sur leur corps et leur plaisir. Un massage érotique peut avoir cet objectif de découverte. Découvertes techniques sur le fonctionnement de leur corps, et tout autant, découvertes humaines sur leur fonctionnement particulier dans la recherche de plaisir. Ces recherches révèlent souvent des tensions liées à l'érotisme.

Le massage érotique, en tant que mise en situation, permet d'observer ces manifestations, et souvent, d'y apporter une réponse satisfaisante.

Une tension érotique n'est pas uniquement une excitation physique qui ne trouve pas de détente. Certaines tensions peuvent se manifester tout autant par une absence de désir et, ou, une absence de plaisir, ou encore par diverses somatisations désagréables.

Plus techniquement, la circulation de l'énergie des êtres humains, dans son ensemble, est réduite par les tensions en général, auxquelles des mots sincères et simples, et des gestes plus techniques apporteront une réponse adéquate.

De plus, il existe, sur le corps des êtres humains, des lignes et des points qui amplifient l'énergie au niveau du sexe et d'autres qui amplifient sa redistribution dans l'ensemble du corps. Des lignes et des points communs aux deux sexes, et bien sûr, des particularités masculines et féminines.

L'énergie sexuelle peut être convertie et employée à différentes fins, pour produire par exemple : des émotions fortes, des détentes musculaires, des compréhensions, des catharsis, des états de conscience plus élevés. Elle est alors dissipée sans orgasme et sans frustration.

L'énergie sexuelle, peut être également fortement accumulée et concentrée, puis libérée et ainsi produire des états de conscience inhabituels, des plaisirs intenses, des orgasmes puissants...

A lire aussi : Massages sensuels
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Réflexions
L'érotisme pour vivre le sacré

Par nos comportements,
il est possible d'exprimer,
de ressentir,
et d'entretenir
la présence du sacré.

Commençons par une approche du mot "sacré" : qui appartient au domaine du divin, c'est-à-dire qui dépasse le phénomène et l'entendement humain et dont le mystère peut inspirer un respect absolu et inaltérable. Et, par mode ou avec humilité, c'est bien ce mystère qui motive aujourd'hui beaucoup de pratiques autour du sacré, pour s'en approcher, pour dépasser la condition humaine, pour connaître ce mystère.

Parfois le sacré « s'impose »  à nous et notre état interne change alors agréablement. Malheureusement la mémoire de ces instants passés ne suffit que rarement pour nous ramener l'état interne que nous avons vécu. A cause de cela, beaucoup de personnes cherchent à répéter les situations durant lesquelles elles ont ressenti la présence du sacré. De fait, cela fonctionne aussi rarement. Souvent la seule expectative suffit à brouiller l'état interne, au point que le sacré n'est plus ressenti. Aussi nous cherchons ici un autre chemin, par lequel accéder au sacré de manière intentionnelle et durant des moments opportuns, que nous appellerons alors cérémonies. Puis, avec plus d'expérience, à développer un regard qui permet d'intégrer le sacré dans le quotidien.

Le mot "sacré" est le participe passé du verbe "sacrer". Cela nous montre que le sacré peut être le prolongement d'un acte humain, par lequel nous reconnaissons et exprimons la présence du divin, la présence de phénomènes qui nous dépassent, d'une réalité qui va au-delà des simples faits.

Par nos comportements, il est possible d'exprimer la présence du sacré, et de l'entretenir. Aussi avant d'inventer, ou d'adhérer, à une cérémonie, qui reste externe, il convient que nous nous proposions une attitude, un état interne, adéquats face au sacré. La cérémonie viendra ensuite pour nous permettre d'exprimer, de retrouver et de renouveler nos intentions, nos engagements.

C'est par une attitude, par un état interne choisi, que nous reconnaissons la présence du sacré, quand nous choisissons d'être influencés par le sacré. Aussi la question de la sexualité sacrée est individuelle avant d'être une recherche à deux. C'est un choix d'attitude face à la personne avec laquelle nous entrons en intimité, et un comportement durant la relation.

Dans cet état choisi, un moment d'érotisme peut devenir cérémonie, célébration de la relation à l'autre. Autre qui incarne pour nous une manifestation du divin, car nous le reconnaissons comme tel, investi du mystère merveilleux de la vie.

Et si nous choisissons d'assumer cette attitude au-delà d'une relation avec une personne, c'est-à-dire si nous reconnaissons la présence du sacré parmi les êtres et les choses, cette cérémonie peut devenir célébration de la vie, de notre relation au monde, dont nous reconnaissons une part sacrée. C'est là un idéal vers lequel peut tendre notre relation avec le sacré : qu'il soit en expansion parmi les êtres et les choses.

Mais une chose importante est incontournable : le sacré, exprimé et vécu durant une cérémonie, a pour limite le vécu en dehors de ce moment.  Il est évident qu'une cérémonie, quelle qu'elle soit, n'a pas de sens pour fêter profondément une relation que nous ne respectons pas le reste du temps, une vie que nous n'aimons pas au quotidien. Ici apparaît le caractère nécessairement inaltérable du sacré. Si une personne et une relation sont sacrées un instant, si la vie est sacrée un instant, alors elles le sont définitivement. C'est un idéal vers lequel peut tendre notre relation avec le sacré : qu'il soit en expansion dans le temps.

Nous parlons de mystère, inexplicable comme la vie elle-même, et de limites humaines. Dans ce domaine non matériel, vers où et comment se déplacer pour approcher une limite et voir au-delà ? C'est dans le monde humain, le monde interne, dans notre monde interne, que nous cherchons un emplacement. Alors ce sont nos changements d'attitudes et de comportements qui seront nos changements de positions dans ce monde. Et  notre voyage sera le travail nécessaire pour ces changements, ces ajustements de comportement toujours plus en rapport avec la présence grandissante du sacré face à nous et en nous.

Comme nous cherchons la limite entre l'humain et le divin, c'est un comportement de plus en plus humain qui sera la direction juste, jusqu'à nos propres limites qui, souvent remises en cause et dépassées, nous mèneront à la frontière, floue, entre l'humain pleinement humain et le divin : la sagesse et l'inspiration.

Et pour voir au-delà il faudra porter notre attention sur les réponses que la vie donnera à nos changements successifs. Car en cela apparaît le mystère : la vie donne des réponses en relation avec nos états internes. Et notre propre capacité à lui répondre deviendra alors l'essence de notre comportement de reconnaissance du sacré. C'est par des états internes cohérents, et une certaine constance, qu'il devient possible de percevoir une cohérence dans les réponses de la vie.

Il est possible, bien sûr, d'utiliser l'érotisme comme base de cérémonie pour manifester notre reconnaissance du sacré car le mystère s'exprime pleinement dans la possibilité de la sexualité à transmettre la vie et à modifier profondément les états internes. Mais une cérémonie est un moment important, car nous cherchons à manifester le meilleur de nous-mêmes et notre recherche. Nous cherchons à y vivre un instant ce que nous n'arrivons pas forcément à vivre au quotidien mais qui nous soutiendra et nous guidera ensuite. Choisir l'érotisme comme support pour cela n'est pas simple, car notre sexualité souffre souvent de difficultés d'expression, des belles choses inhibées et des choses "regrettables" exprimées. Et ces deux tendances tendront à déformer le comportement que nous avons choisi face au sacré, c'est-à-dire le coeur même de la cérémonie. Mais cela peut être également un atout. Car ces deux tendances sont finalement présentes dans nos vies entières et les réorienter pour les dépasser sera un réel progrès humain. L'attention à ces difficultés, le temps des cérémonies, donneront à ces dernières de la réalité et du sens.

L'érotisme peut-il être initiatique ? Pour être initiatique l'érotisme devra nous permettre de donner à une personne la possibilité d'accéder au sacré, de lui faire ressentir le mystère, la vie qui l'habite et qui nous habite, de lui faire vivre sa beauté et notre beauté. Nous parlons, bien sûr, d'une personne qui ne sait pas produire cela par elle-même. Il est évident alors que c'est nous qui devrons le produire, le manifester. Et c'est en adoptant une attitude adéquate vis-à-vis d'elle que nous pourrons lui transmettre le sentiment que nous voyons en elle une manifestation du sacré. Et pour être sincère et crédible, il nous faudra le vivre avec assez de vérité et de profondeur. Ainsi l'érotisme sera initiatique si la personne qui propose la "cérémonie" a suffisamment d'expérience avec le sacré pour que cela prenne réellement la place principale dans son regard et dans son attitude. L'érotisme sera initiatique dans la mesure où les personnes qui pratiquent se sentent intégrées à la vie, belles et infinies.

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Réflexions
Massages sensuels

En qualifiant un massage
de sensuel, a priori,
nous affirmons clairement
la proposition et la demande :
un massage pour le plaisir.

Dans la mesure où nous ne parlons pas ici de gestes incluant de hautes technicités thérapeutiques, ni des douleurs nécessaires, tous les massages sont plus ou moins sensuels. Si un massage est recherché pour le plaisir, par définition la recherche est sensuelle.

Le massage sensuel ne peut pas être réduit à un simple prétexte pour des caresses, plus ou moins érotiques. Si la sensualité est indissociable du plaisir, même si sa frontière avec l'érotisme ne peut être définie exactement, la sensualité n'est pas nécessairement érotique. Au contraire elle inclut des possibilités d'expressions humaines nombreuses et variées. Mais, naturellement, ces diverses expressions vont se heurter aux limites vécues habituellement par les personnes.

Toute personne qui aime masser, qui aime le contact humain physique peut donner des massages très sensuels. Aussi, pour exister en tant que proposition professionnelle, le massage sensuel devra être l'expression d'une certaine technicité, autant des gestes massants, dont les objectifs sont plus physiques, que des gestes caressants, dont les objectifs sont plus psychosomatiques. Mais la sensualité restera une façon d'être durant le massage, une façon de vivre le massage. Il n'existe aucune technique gestuelle provoquant la sensualité. Elle naîtra d'une affinité entre les personnes. C'est une expression de plaisir, du masseur et, ou, de la personne. Plaisir de toucher et d'être touché. Plaisir de voir et d'être vu. D'accueil, de confiance, de confidence. Plaisir d'échanger du plaisir.

La sensualité sera plus ou moins bien vécue en fonction de la détente et de la confiance de la personne massée. Une réponse humaine adaptée à ses besoins, et respectant ses limites, sera la base d'une relation de confiance. La qualité technique et l'adaptation précise des gestes à ses tensions, son corps et ses goûts approfondiront beaucoup sa détente et sa confiance. Ainsi la sensualité ne peut s'épanouir que dans la mesure où la personne l'accepte et dans la mesure où l'expérience répond précisément à sa situation.

Une technique proche du corps, comme un massage à l'huile, sera un bon support pour un massage sensuel. Dans cette situation, après un geste technique, accompli avec plaisir, produisant la détente du corps, il devient possible d'amplifier la notion de plaisir, par une répétition de gestes agréables, par des caresses...

Pour certains, les plus à l'aise avec la sensualité, le massage sera l'occasion de ressentir et partager des états internes appréciés, d'explorer et d'amplifier leurs sensualités, de vivre une communication libre avec le corps, des plaisirs humains simples et vrais.

Mais pour d'autres, un thème délicat est celui des limites de la rencontre, des limites du plaisir et de l'intimité, entre le masseur et la personne.

Le masseur, pour commencer, doit définir et exprimer clairement ce qu'il aime donner, ce qu'il prend plaisir à faire, car nous parlons de plaisir sincère. Il doit exprimer clairement ce qu'il propose et ce qu'il ne propose pas.

Ensuite, la personne disposant de ces propositions pourra, elle aussi, définir ce qu'elle souhaite et ce qu'elle ne veut pas.

Cela définit un cadre qui devra être respecté pour que la confiance puisse perdurer et s'approfondir. Un écart, même minime, peut parfois renforcer durablement un traumatisme que la personne cherche justement à dépasser.

Une fois ce cadre humain posé pour la rencontre, plusieurs limites peuvent, malgré tout, surgir. La première, pour le masseur, est d'arriver à produire une rencontre sincère dans le plaisir. Dans la mesure où il propose cette activité par goût, cela lui sera généralement accessible. Mais les personnalités humaines sont si variées, et instables, qu'il est très improbable que le masseur ne se confronte jamais à ses propres limites. Il en va de même pour la personne qui, même demandeuse, peut être en difficulté dès le début de la rencontre et ne pas dépasser cette difficulté.

D'autres limites apparaissent souvent par les contradictions entre les vécus physiques, émotifs et intellectuels (par exemple : la honte du plaisir). Le masseur doit être particulièrement attentif à cela, en lui-même bien sûr, mais surtout chez la personne.

Dans ces situations délicates, la limite claire, à atteindre sans la dépasser, est une sensualité assez explicite, pour amener la personne à prendre conscience de sa difficulté, sans pour autant la bousculer, aller au-delà de ses limites. Ces ambiguïtés, assez courantes, peuvent apparaître à tous les stades du développement de la sensualité, depuis la première sensation fugace d'un geste moins technique, mais aussi jusqu'à la fin d'un moment paisible de sensualité pleinement vécue.

Dans ces situations, le masseur ne peut répondre correctement que par une attitude attentive, sereine et légère, mais surtout ouverte en permanence sur les possibilités d'arrêter, de temporiser ou de prolonger. Une attitude respectueuse qui laisse la personne libre de ses choix, immédiats et futurs.

Pour ne rien forcer, ne pas violenter, le masseur devra temporiser très perceptiblement son action dès ses premières perceptions de la gêne chez la personne.

Approcher, apprivoiser et dépasser ces différentes limites peut être un objectif du massage sensuel. C'est un moyen concret d'observer son comportement (croyances, habitudes, attitudes, frustrations, désirs...) et de constater les souffrances qu'il produit. C'est une mise en situation concrète pour un dépassement et une libération.

Le massage sensuel peut également permettre à certaines blessures, passées ou présentes, de ressurgir et d'être dépassées. Certaines sont spécifiquement liées au plaisir et à l'intimité. Là, le massage sensuel est alors particulièrement adapté car elles sont réellement vécues dans une situation où elles peuvent être dépassées. Cela peut être aussi une ouverture vers une relation d'aide, dans la mesure où le masseur est capable de fournir cette aide. Une activité souvent bien différente du massage, essentiellement humaine et que nous pouvons appeler "relation d'aide intime".

La sensualité est profondément ancrée dans le corps, elle touche au fonctionnement de base de la psychologie humaine, plaisir et douleur. Elle permet d'accéder à des tensions profondes, et le dépassement, quand il est produit, est également profondément vécu.

Toutefois, ces divers objectifs ne seront accessibles que si une profonde humanité s'exprime durant la rencontre qui peut s'avérer un moment exceptionnel dans une vie d'aujourd'hui. Cette humanité profonde est très porteuse d'espoir, d'amour et de liberté. Elle est très réconciliatrice avec la vie et les êtres humains, hommes et femmes.

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